Siggil
‘’Siggil’’ est un
film réalisé par Rémi Mazet. Dans ce film il est question d’un homme d’un âge
avancé du nom de Lamine qui travail pour une femme ‘’blanche’’ probablement.
Mais on ne connait pas le nom de cette dernière. Le travail de Lamine consiste à
aller récupérer Aghate (une chienne de la race des pékinois) tous les jours
chez sa patronne pour s’occuper d’elle, la promener, la nourrir etc. Dès l’orée
du film le réalisateur nous plonge dans la routine de vie du protagoniste qui
est Lamine.
Lamine
habite une modeste baraque et vit avec une grande famille. Un très gros plan
sur sa barbe blanche et ses moustaches illustrent la vieillesse de celui-ci. Aussi
note- t- on la précarité des lieux grâce au demi-plan d’ensemble et au plan général.
Tous les jours il doit faire le trajet entre
chez lui et chez sa patronne. Ainsi on peut le voir emprunter les
ruelles, prendre le ‘’ car rapide’’ comme tout sénégalais bon teint. Une fois
arrivé chez sa patronne il doit récupérer Aghate et prendre soin d’elle. On
voit Lamine marchander avec un taximan, promener le chien, marchander des
poissons au marché etc. Et à travers le travail de Lamine on remarque les préjugés
d’une frange de la société sénégalaise sur le chien. Pour certain le chien est
un animal maudit, un animal qu’on ne devrait même pas toucher encore moins
élevé. Et cela se confirme sur plusieurs scènes du film. Par exemple dans la scène
ou Lamine voulait prendre un taxi et que le taximan lui dit que ‘’ le chien est
un animal mauvais’’.
Mais les ennuis de Lamine surgissent le jour
où, gagné par la fatigue, s’endort au bord de la plage et à son réveil, il
constate que Aghate a disparu. Voilà la
question dramatique ou le deuxième acte. L’inquiétude et la détresse se lisent
sur son visage. Il cherchera Aghate partout, en commençant par demander aux pêcheurs,
les alentours. Il ira même jusqu’à un décharge d’ordure où il rencontrera un
vieux retraité qui lui dit que ‘’ si chacun s’occupait de son chien personne ne
serait fatigué.’’ Une phrase qui va sonner le déclic dans la tête de Lamine. Après
plusieurs heures de recherche, Lamine visiblement fatigué, retrouve finalement
Aghate. Elle est dans un état terrible et toute sale mais semble se plaire dans
cet environnement, car refusant d’être ramené par Lamine et comme si ce dernier
n’avait pas assez souffert, se fait mordre par Aghate. De retour chez lui avec
Aghate, Lamine n’échappera aux quolibets de ses voisines.
Le
lendemain Lamine décide de rendre la chienne Aghate a sa propriétaire. Il
l’attache devant la porte de celle-ci et tourne le dos, il s’en va et disparait
dans le décor. C’est le troisième acte ou le dénouement du film.
Pour ce qui est de l’analyse filmique le réalisateur
a d’abord respecté les éléments constitutifs d’un scenario. Ensuite Rémi Mazet
a presque fait valoir tous les types de plans dans son film. Allant des plans
descriptifs (plan général, plan d’ensemble pour montrer l’environnement dans
lequel évolue Lamine. le plan général aussi sur le marché, le décharge
d’ordures), des plans psychologiques (gros plan sur le visage de Lamine pour
montrer la détresse et l’inquiétude, l’insert sur l’aiguille et le fil pour
coudre au début du film peut illustrer
la précarité chez Lamine). Aussi note-t-on l’utilisation des angles de prise de
vue de camera avec la plongée sur Lamine lorsqu’il recherchait Aghate. Cela
pour montrer la détresse et la situation difficile dans laquelle il était.
Voilà la
des critiques positives du film mais des critiques négatives aussi on en note surtout sur le sens même du
film. Ne vaudrait-il pas mieux s’occuper d’une chienne plutôt que de rester
sans travailler ? Il est vrai que relever la tête dans certaines
circonstances pourrait avoir tout son sens, d’où le ‘’Siggil’’ titre du film et qui signifie relever la tête. Mais
relever la tête pour voir où ? Parfois il vaut mieux vivre dans une
‘’ignorance heureuse’’, peut-être que Lamine se plaisait dans son job.