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mercredi 29 juin 2016

L'ORTHODOXIE LE TEMPS D'UN MOIS


DEBUT DU MOIS DE RAMADAN
QUAND RAMADAN RIME AVEC CHANGEMENT DE COMPORTEMENT
Le mois de Ramadan a débuté le mardi 7 juin 2016. Une période durant laquelle la communauté musulmane respecte autant que possible les préceptes de l’Islam. Entre prière, abstinence, tolérance, solidarité…
Le Ramadan est un mois durant lequel le croyant musulman s’abstient de manger et de boire dès l’aube jusqu’au coucher du soleil. Le Ramadan, c’est aussi s’abstenir de toutes activités qui vont à l’encontre de la religion musulmane.
 En effet durant ce mois dit de promotion, les jeûneurs en profitent pour multiplier les bonnes œuvres. Sur ce, on constate un certain dévouement  de la part de ces derniers dans la pratique de leur religion.
‘’Durant ce moi béni, je fais tout mon possible pour ne pas rater les cinq prières quotidiennes’’, lance Cheikh, étudiant en première année a l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avant de poursuivre ‘’Avant le mois de Ramadan, je pouvais rester toute une journée sans prier.’’
Le Ramadan c’est aussi la solidarité. Chacun partage en fonction de ses moyens. C’est le même constat dans les mosquées où des repas sont mis à la disposition de ceux qui rompent le jeun dans les mosquées. La situation est pareille dans les rues avec les ‘’Baye Fall’’ qui accompagnent les passagers de la route qui, l’heure de la rupture trouve sur la route, sont servis de dattes et du fameux ‘’Café Touba’’.
 A travers les Marmites du Cœur, des bénévoles s’activent dans la préparation de repas pour les pauvres qui n’ont de quoi couper le jeun. Le Ramadan rime également avec abstinence et tolérance. Les modes vestimentaires changent, les filles s’habillent de façon décente. ‘’On essaie le maximum possible de s’habiller décemment, c’est la moindre des choses dans ce mois béni de Ramadan’’ dit Mariéme, étudiante a la faculté des Lettres de l’UCAD.
Mame Sophie pour sa part prend le contre-pied ‘’ je ne suis pas obligée de changer la manière de m’habiller’’, cette étudiante au département de philosophie de poursuivre ‘’ l’habillement compte peu. C’est la foi en Dieu qui compte ‘’
Au niveau des medias, des changements importants sont notés avec l’introduction de nouvelles rubriques religieuses. Ramadan oblige !
ALIOUNE BADARA DIATTA

LE CITOYEN A L'ASSAUT DE L'INFORMATION


Présenté par Alioune Badara Diatta, etudiant en licence 1 CESTI

PLAN DE L’EXPOSE :

I)                  INTRODUCTION
II)              LE JOURNALISME CITOYEN, C’EST QUOI ?
III)           AVENEMENT, CARACTERISTIQUES ET FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DU JOURNALISME CITOYEN
IV)           FORCES ET FAIBLESSES DU JOURNALISME CITOYEN
1)    FORCES
2)    FAIBLESSES
V)              CONCLUSION

VI)           REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES



I)                  INTRODUCTION
De nos jours on constate l’émergence du journalisme citoyen. Ce, allant même jusqu’à damer  le pion, dans une certaine mesure, le journalisme traditionnel, appelé également journalisme professionnel. Le journalisme citoyen est un aspect particulier du media citoyen qui est l’utilisation des outils de communication, notamment ceux apportés par Internet (site web, blog, forum etc…), par des millions de particuliers dans le monde comme moyens de création, d'expression, de documentation et d'information.
Qu’est-ce que le journalisme citoyen ? Qui en sont les acteurs ? Comment procèdent-ils ?  Relations entre journalisme citoyen et journalisme professionnel ?  Quelles sont les forces et les faiblesses du journalisme citoyen ? Les réponses à ces questions constitueront essentiellement la quintessence même de notre exposé.

II)              LE JOURNALISME CITOYEN, C’EST QUOI ?
‘’Il s’agit de gens ordinaires qui sont témoins de choses extraordinaires et qui les partagent’’, dit LEONARD BRODY, fondateur de NowPublic, un site participatif basé à Vancouver. Egalement appelé journalisme participatif, le journalisme citoyen c’est l’action de rapporter, d’expliquer, d’analyser ou commenter une information par un citoyen ordinaire. Il est aussi selon Frank Rebillard (Enseignant à l’Institut de la Communication et des Médias (UFR Arts et Médias – Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)  ’’ l’intervention de non-professionnels du journalisme dans la production et la diffusion d'informations d'actualité sur l'Internet.’’ (Rebillard, 2008: 354).
Dans son ouvrage sur l'Histoire sociale des technologies numériques, Mondoux (professeur de l’École des médias à la Faculté de communication de l’UQÀM) dit : 
‘’Ainsi, depuis 2003-2004, s'impose graduellement la notion de citoyen-reporter, c'est-à-
Dire ces individus affranchis des médias institutionnels (le quatrième pouvoir) et
« Libres » de rapporter les faits « réels » à titre de témoins directs. [ ... ] Le public est
Invité à soumettre ses commentaires, images et clips vidéo et ainsi à devenir partie
Prenante de la production journalistique traditionnelle’’ (Mondoux, 2011 : 189).

III)           AVENEMENT, CARACTERISTIQUES ET FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DU JOURNALISME CITOYEN
L’essor des technologies et leur démocratisation ont favorisé l’avènement du journalisme citoyen. Il y a également le fait que de plus en plus de gens sont munis d’appareils mobiles qui leur permettent de prendre des photos et vidéos lorsqu’ils sont témoins d’évènements. Il faut non seulement pour le citoyen trouver des informations mais aussi trouver une plate-forme (les sites web, les blogs, les forums par exemple) pour véhiculer son information  et sur ce point le développement du Web, et notamment de plates-formes de publication faciles d'usage, ont accéléré la tendance et permis l'apparition de nombreux sites Web donnant la parole à des citoyens ordinaires ou des militants profitant de ce nouveau média.
 D’aucuns considèrent que l’histoire du journalisme citoyen s’est donné OhmyNews comme ancêtre. OhmyNews a été initié par Oh Yéon-ho. Lancé en février 2000 en Corée du Sud, OhmyNews est un portail web où les citoyens du monde entier peuvent soumettre leurs articles. OhmyNews est alimenté par des étudiants en passant par des mères de famille ou l’expert en environnement d’où son slogan : Chaque citoyen est un journaliste.
Par la suite il s’est développé plusieurs autres sites web de ce genre. On peut citer entre autres AgoraVox en France lancé en mai 2005, sous les auspices de la société de veille  parisienne Cybion. On peut citer entre autres sites de journalisme citoyen Blottr  basé en Grande Bretagne et créé en aout 2010. Au Canada il y a CentPapiers créé en 2006 et Digital Journal.
Par ailleurs Abraham Zapruder qui a filmé l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy avec sa caméra amateur en 1963, a été présenté comme le premier (ou l’ancêtre) des ‘’journalistes citoyens’’, dans un article de Frédérique Roussel intitulé Le journalisme citoyen á l’assaut  de l’info paru dans Libération en 2007.
Le citoyen, de plus en plus, ressent le besoin de participer à la fabrication de l’information. Egalement poussé par le besoin d’avoir des informations indépendantes, fiables, précises, diverses et appropriées nécessaires á une démocratie, le citoyen, à travers le journalisme citoyen, fait face à la concentration des medias qu’il considéré, pour la plupart du temps, comme une menace pour la liberté d’expression et les diversités des expressions.
Le journalisme citoyen pour la plupart des citoyens constitue une alternative aux médias officiels : il sert à l’intégration, il comble un vide laissé par le journalisme traditionnel, qui ne s’intéresse plus aux thèmes importants pour les citoyens ou qui montre une réalité influencée par le pouvoir.
IV)           FORCES ET FAIBLESSES DU JOURNALISME CITOYEN
Bien que considéré comme révolutionnaire et une alternance, en quelque sorte, aux medias traditionnels (presse écrite, radio, télévision), le journalisme citoyen ou journalisme participatif a ses limites. Il a ses forces et ses faiblesses.
1)      FORCES :
Le journaliste citoyen traite assez souvent des sujets peu ou pas évoqués dans les grands médias.
ü  La liberté :
La liberté est l’un des avantages du journaliste citoyen. Ce dernier n’a pas à répondre aux ordres d’un Rédacteur en Chef. Le citoyen journaliste ne dépend pas d’un organe de presse. Il est libre de commenter ce que n’oserait faire un journaliste traditionnel á moins que ça soit l’éditorial.
ü  La rapidité :
Témoin d’un événement (fait), le citoyen journaliste avec son téléphone peut filmer et a la minute suivante publie sans avoir à traiter ‘’l’information’’ comme le ferait le journaliste professionnel. Pour le journaliste citoyen, quelques deux à trois phrases suffisent pour donner l’information.
ü  Gratuité, accès facile, ouverture :
Il n’est plus nécessaire de s’abonner à un journal ou une revue afin de recevoir les toutes dernières nouvelles. Les blogs, les chroniques en ligne et les médias sociaux offrent l’accès aux médias sans coûts.
ü  Nouvelles disponibles de partout au monde
Les localités ne sont plus limitées de recevoir les informations et les nouvelles de leurs régions, avec l’internet au bout des doigts il est très facile pour les gens de partout dans le monde de rester branchés sur les actualités de leurs régions ou pays d’origine ou encore de se familiariser avec les nouvelles d’ailleurs.
ü  Une grande variété de sujets suivis
Partout sur le web on peut trouver de l’information, que ce soit sur les sports, la cuisine, les politiques ou tous autres sujets qui nous intéressent. Il est possible de s’abonner à des fils d’actualités très spécifiques afin de recevoir des informations à ses sujets principalement.
ü  Tous peuvent partager leurs opinions sur les actualités
L’utilisateur est roi, ce qui veut dire qu’il nous est possible de partager nos opinions en direct sur les blogs, les fils de discussion et les sites de médias sociaux afin de faire connaitre notre opinion. Tout le monde a la possibilité de se faire entendre, il suffit de savoir où et comment le faire.
2)      FAIBLESSES :

v  La non-formation des citoyens journalistes :
Les citoyens journalistes ne sont pas formés à la collecte, au traitement et à la diffusion de l’information. Et donc ils ne maitrisent pas forcément les techniques journalistiques comme le recoupement, la triangulation.
v  Reportages fautifs
 Il est très facile pour quelqu’un d’émettre des fausses informations. Il revient à l’utilisateur de savoir comment vérifier ses informations et de s’assurer qu’elles sont véridiques.
v  Informations répétitives et mal organisées
Un autre problème très courant de nos jours est que les informations sont parfois incomplètes et répétitives. Plusieurs citoyens journalistes prennent leurs informations de sites qui ne sont pas véridiques et relaient l’information sur leurs sites, blogs ou fil d’actualités. Ceci crée des informations non seulement répétitives mais aussi mal organisées ce qui rend la tâche de trouver la vérité et les bonnes informations encore plus ardues et difficiles.
v  Les informations disponibles sont souvent biaisées
Finalement il revient au lecteur de s’assurer que les informations qu’il reçoit ne sont pas biaisées. Souvent les informations sont colorées par les expériences de vie de l’auteur et leur perspective. Il y a également le manque de crédibilité, de sources fiables.

V)              CONCLUSION
En somme le journalisme citoyen connait un succès même s’il n’est pas exempt de défauts. On peut citer entre autres le manque d’objectivité, de crédibilité, d’impartialité. Il faut savoir aussi que ces carences sont parfois notées du côté du journalisme professionnel ou traditionnel. Les deux formes de journalisme (citoyen et professionnel) sont complémentaires et c’est au public de prendre de la hauteur, un sens de discernement…

VI)           REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Ouvrages généraux :
-GUEYE Issa Thioro, 2006, Les médias sous contrôle : Liberté et responsabilité des journalistes au Sénégal, Dakar, L’Harmattan

-NEVEU E., 2013, Sociologie du journalisme, Paris, Repères


Travaux universitaires :


BEGIN Patrice, 2014, JOURNALISME ET SOCIETE : PRATIQUES ET DISCOURS DU JOURNALISME CITOYEN, Montréal, [mémoire]


Articles de presse :

Nicolas Pélissier et Serge Chaudy, « Le journalisme participatif et citoyen sur Internet : un populisme dans l’air du temps ? », Quaderni, 70 | 2009, 89-102.


TRÉDAN, Olivier, « Le ‘journalisme citoyen’ en ligne : un public réifié ? », Hermès, n° 47, 2007, pp. 115-122.

REBILLARD, Franck, Le Web 2.0 en perspectives : une analyse socio-économique de l’Internet, Paris, L’Harmattan, 2007.


Sources virtuelles (webographie) :
www.google.com








AU COEUR DE L'ETHNIE



Jean-Loup Amselle et Ellkia M’Bokolo                                                         
 Au cœur de l’ethnie                                                                                            
Ethnie, tribalisme et Etat en Afrique
PRESENTATION DE L’ŒUVRE ET DE SON CONTENU
.Au cœur de l’ethnie, est un ouvrage qui traite de la notion d’ethnie, comment  l’ethnie est conçue par certains anthropologues pour ne pas dire ‘’les’’ anthropologues. Dans le chapitre intitulé Ethnies et espaces : pour une anthropologie topologique, Amselle critique l'anthropologie. Pour lui l’anthropologie s’est formée sur la base du rejet de l’histoire  et que ce rejet s’est depuis lors maintenue. Les anthropologues ont parlé de l’ethnie en faisant fi de son aspect historique, ne parlant de l’ethnie comme étant une entité que l’on trouve là, déjà toute faite. Ce qui totalement faux selon Amselle.
Jean-Loup Amselle et Elikia Mbokolo à travers cet ouvrage, montrent et démontrent par des études monographiques que l’ethnie est une pure création, une création coloniale. En effet l’ouvrage est en quelque sorte une compilation de textes d’auteurs différents tels que Jean-Loup Amselle, Jean-Pierre Dozon, Jean Bazin, Jean- Pierre Chrétien, Claudine Vidal et Elikia M’Bokolo, traitant de la notion ethnique dans différents pays. Et tout au long de l’ouvrage on essaie de montrer comment avec la colonisation la notion d’ethnie’’ a été créé de toute pièce par les colonisateurs.
Alors l’objectif de Au cœur de l’ethnie est de renforcer un processus de déconstruction de l’objet ethnique. Le processus de décolonisation commence avec Nadel dès 1942, il faut ensuite attendre P. Mercier, J. Lombard, et F. Barth pour que la percee théorique de Nadel soit approfondie, enfin c’est avec Watson, élève de M. Glauckman que s’est produite la véritable rupture avec l’ethnologie coloniale.
L’ethnie comme de nombreuses institutions primitives, ne serait qu’un faux archaïsme de plus. Mais s’il n’existait pas d’ethnies avant la colonisation qu’y avait-il donc ? Dans quel cadre les acteurs sociaux s’organisaient-ils ? pour répondre à ces questions Amselle avance que le continent africain était structurait en des espaces sociaux comme suit : Il s’agit : des espaces d’échanges ; des espaces étatiques, politiques et guerriers,  des espaces linguistiques, des espaces culturels et religieux.
En effet durant la période précoloniale et même bien avant (XVe) l’arrivée des portugais les sociétés africaines ne vivait pas recluse sur elle-même. Il y avait des échanges entre les sociétés. On retrouvait également des réseaux d’échanges entre unités sociales de tailles et de structures diverses.
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire de l’Afrique, on retrouve des Etats, des royaumes, et des empires qui pouvaient regrouper milliers ou dizaines de milliers de villages et qui s’étendaient parfois sur des superficies considérables. (L’empire Songhay, par exemple). Il y avait des processus de composition, de décomposition et de recomposition qui se déroulent à l’intérieur d’un espace continental. Des ‘’sociétés englobantes’’ c’est-à-dire  les Etats, royaumes, empire et chefferies, qui possèdent la capacité maximale de délimitation de l’espace. Ces Etats exercent une forte pression sur les ‘’sociétés englobées’’ (sociétés d’agriculteurs), et favorisent les divisions en leur sein, accentuant ainsi leur caractère ‘’segmentaire’’.
Dans le texte de Jean-Pierre Dozon intitulé Les Bété : une création coloniale, traite de l’organisation des structures sociales de la Cote d’Ivoire durant les périodes précoloniale et coloniale. Dozon, à travers des investigations, prouve que les bété en tant ‘’ethnie’’,  est une création coloniale. En Côte d’Ivoire  on note principalement deux grands groupes ‘’ethniques’’ les Akan qui seraient originaires du Ghana, exactement de l’ancien royaume Ashanti, composé de (Baoulé, Agni etc.) et les Krou (Bété, Wobé, Dida, Guéré). En effet ce sont Maurice Delafosse, administrateur colonial français, ethnologue, linguiste et M. Thonmann,  qui ont théorisé l’ethnicité bété entre 1901-1904. Selon eux les Bété viendraient du Liberia et à la suite de migrations, ils se seraient installés dans le Centre-Ouest de la Cote d’Ivoire. Mais des investigations menées chez les trois grands groupes que composent l’ethnie Bété appelé communément ‘’Bété de Gagnoa’’, attestent que les intéressés ignoraient ce désignatif avant la période coloniale. Les Bété eux-mêmes disent qu’ils viennent du nord, de l’Oust, et de l’est de la Cote d’Ivoire. Les Akan considèrent les Bété comme étant un peuple belliqueux, qui n’aime pas l’agriculture. Et même durant la phase de conquête et de pacification qui s’est déroulée sur cinq ans (1907-1912), les responsables militaires affirment que la découverte du peuple Bété ne s’appuie sur aucune  connaissance antérieure, mais qu’en outre ce pays est peuplé de groupes distincts méritant chacun un vocable particulier.
Dès les débuts de l’installation française chez les Bété, un désarmement général des populations est effectué. Le pays Bété est entièrement pacifié et forme trois grands postes. Dans leur esprit, il s’agit de créer un nouvel espace qui soit aisément contrôlable et qui permette à terme sa mise en valeur économique. On leur imposait de payer des impôts, de s’adonner à des activités qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire comme la culture du cola. Ce dispositif coloniale s’est heurté à des résistances de la part des Bété, et a poussé une partie importante de la population bété à migrer vers la Basse Cote (Grand-Lahou et Grand Bassam) ou se trouvent les Akan constitués de Baoulé et de Agni. La Basse Cote une zone d’attraction pour la présence des principaux centres urbains. En effet les Bété auront du mal à s’intégrer, les jeunes migrants découvrent une contrée ou la colonisation a largement amorcé son œuvre. Comme conséquences ils sont confrontés à une réalité qui les place d’emblée au bas de l’échelle sociale et les confine durablement au rôle de manœuvre ou de subalterne. C’est sur cette base que se dessinent les rudiments d’un stéréotype et d’une conscience ethnique. Les bété ne sont pas présents dans les affaires politiques. Et en retour leurs terres sont exploitées par les allochtones.
CRITIQUE DE L’OEUVRE
Au cœur de l’ethnie est un ouvrage qui permet aux africains d’être conscients des notions d’ethnie et de tout ce qu’on dit à propos de l’ethnie. Comment comprendre que durant la période précoloniale on ne parlait pas d’ethnie en Afrique et qu’il faut attendre la période coloniale pour nous en parler. Ce qui m’a le plus marqué c’est qu’un européen ait écrit pour défendre une Afrique qui semble inconsciente des  conséquences qui peuvent decouler de l’objet ethnique. 
D’ailleurs Jean-Loup Amselle auteur principal de l’œuvre, dans son article De la déconstruction  de l’ethnie au branchement des cultures : un itinéraire intellectuel par Jean-Loup Amselle dit : ‘’ […], aucune des sociétés que j’ai étudiées sur le terrain ne m’a semblé correspondre à ce qu’e l’on nous avait enseigné sur les bancs de l’université. On nous avait parlé des dogons, des nuers, et des tallensis, de sociétés sans Etats et de  sociétés a Etats, du polythéisme et de l’islam, de l’oral et de l’écrit. Or aucune de ces catégories et aucune de ces oppositions binaires ne me semblait rendre compte de façon permanente de la fluidité sociale et historique de la région où je menai des enquêtes. Au lieu d’ethnies repliées sur elles-mêmes, de systèmes politiques et d’appréhension du monde bien délimités, je me trouvai confronté à des systèmes hybrides et à ce que j’ai appelé des ‘’logiques métisses’’. Pour moi, comme pour certains collègues, le choc fut rude car il fallait penser’ ’contre’’ et trouver d’autres paradigmes, situation qui, comme on sait, n’est pas toujours confortable, l’université favorisant la reproduction des modelés prévalent ou au mieux un écart réglé par rapport à ceux-ci.’’
‘’Je peux comparer légitimement les cultures peuls, bambaras, malinké, senufo et minyanka parce qu’elles sont historiquement liées, mais je peux difficilement comparer, fut-ce sous l’angle de leurs différence, la culture française a la culture bambara puisque, avant la colonisation, elles n’ont jamais entretenu de rapports. ‘’